par Marsha Mowers
Dernière mise à jour: 10:47 AM ET, Thu May 2, 2019
Cela n'arrive pas souvent, de nos jours, d'entendre parler de quelqu'un qui n'a travaillé que dans deux entreprises au cours de sa vie, mais c'est pourtant ce qu'a fait Dina Bertolo, aujourd'hui vice-présidente du développement de produits chez Vacances Air Canada, d'un point de vue technique.
Elle a commencé sa carrière il y a 38 ans en tapant des factures chez ALBA Tours. À peine sortie de l'université, elle a accepté un poste au sein de la petite entreprise et a fini par embrasser une carrière qui a connu beaucoup de succès.
À l'époque, ALBA Tours était une très petite entreprise familiale appartenant à 12 agents de voyage italo-canadiens qui desservaient la communauté italo-canadienne en proposant des voyages « charters » en Italie, en été. Désireuse de combler un vide hivernal, la société a commencé ses charters d'hiver vers des destinations soleil telles que Fort Lauderdale et Acapulco. Elle a ensuite pris son essor et a fusionné avec Sunquest en 1997.
Mme Bertolo attribue à son président, Gianni Bragagnolo, qui était alors président d'ALBA Tours, le coup de pouce qui lui a permis de lancer sa carrière.
«Gianni Bragagnolo a été l'un de mes meilleurs mentors, car à ce moment-là, il m'a demandé comment je me sentais à propos de la gestion d'hôtels et, bien sûr, je n'avais aucune expérience dans ce domaine. Je ne savais pas de quoi il parlait. Mais je savais que si je ne prenais pas cette chance maintenant, personne d'autre ne me la donnerait», déclare Mme Bertolo.
«À cette époque, un acheteur typique était un homme; il y avait très peu de femmes. C'était donc très excitant mais difficile car, comme vous pouvez l'imaginer, la situation était différente à l'époque. C'était difficile.»
Lorsque TravelPulse Canada a lancé sa série Women in Travel, nous avons découvert un thème commun lorsque nous avons parlé avec les femmes que nous avons décrites, à savoir que les choses étaient très différentes pour les femmes sur leur lieu de travail, il y a 20 ans.
Dina Bertolo nous explique qu'il était courant que les choses soient plus difficiles en particulier dans des destinations traditionnelles telles que l'Amérique latine, mais que dans des pays tels que le Mexique, la République dominicaine, le Venezuela et Cuba, ses expériences étaient pour la plupart respectueuses.
«À cette époque, je m'occupais surtout d'hommes; il y avait quelques femmes bien sûr, mais c'étaient pour la plupart des hommes qui occupaient les postes les plus importants, tels que ceux d'acheteur, de directeur d'hôtel ou encore les postes avec qui nous avions des relations contractuelles. C'était beaucoup de travail et de concentration. J'avais une grande passion pour mon travail et c'est ce qui, à mon avis, m'a permis de réussir.»
Même s'il était courant que les femmes passent des moments difficiles sur leur lieu de travail, le domaine a également connu de nombreuses expériences positives. Parmi les femmes avec lesquelles nous avons parlé, y compris Mme Bertolo, beaucoup ont été soutenues par des mentors, hommes et femmes.
«J'ai eu beaucoup de bons amis qui travaillaient pour la compétition et qui étaient des hommes, et qui, je n'emploierais pas l'expression "me protégeaient", mais qui étaient toujours là pour moi quand j'en avais besoin. Je dois leur passer un coup de fil, car ils ont toujours gardé un œil sur moi, même si, en fait, je pouvais me débrouiller par moi-même.»
Mme Bertolo remercie beaucoup de personnes dans l'industrie de l'avoir aidée pendant les périodes difficiles, y compris un mentor qui a été cité dans d'autres profils de Women in Travel: Jill Wykes.
En 1997, lorsque ALBA Tours a fusionné avec Sunquest, Mme Bertolo a déclaré que la transition avait été difficile. Soudain, la petite compagnie se retrouvait à jouer contre de gros joueurs. C'était un choc culturel pour eux à l'époque, mais grâce à Jill Wykes, elle a réussi à passer à travers.
«Ce fut une transition difficile parce que nous étions maintenant vraiment "grand public". Nous étions si spécialisés auparavant et faisions désormais partie de cette énorme entreprise. Chez Sunquest, Jill Wykes, dès le début, m'a vraiment aidée à traverser des moments difficiles et à changer un peu de culture d'entreprise. Pour nous, à l'époque, c'était une façon de travailler complètement différente. Je n'aurais pas pu le faire sans elle et les autres personnes influentes qui m'ont soutenue pendant ces jours.»
Son plus grand système de soutien demeure toutefois sa famille. Mariée à un pilote d'Air Canada, Mme Bertolo affirme que le soutien de sa famille envers ses objectifs est la principale raison pour laquelle elle a été en mesure de les atteindre.
Avoir un mari qui «comprend», étant lui-même dans une entreprise de voyage avec deux enfants patients, était crucial. Elle reconnaît que son mari a fait de son mieux pour travailler avec elle afin de coordonner son propre emploi du temps et de l'aider à élever les enfants.
«Je le dois aussi à mes enfants; ils ont été très patients et je leur ai donné beaucoup de temps de qualité - ils n'ont pas eu beaucoup de temps de quantité à cette époque. Est-ce que j'ai des regrets? Bien sûr, nous en avons tous, mais ce sont de bons enfants et je pense que nous avons fait un très bon travail ensemble. »
J'ai suggéré à Mme Bertolo que le fait d'avoir été élevée par une mère indépendante et centrée sur sa carrière était un avantage pour ses enfants et elle a souri.
«J'espérais que mon fils trouverait une femme indépendante et que ma fille, que l'on pourrait qualifier de féministe, poursuivrait sa thèse de doctorat. Les deux ont une très forte éthique de travail et cela me rend fière.»
Dans l'ensemble, Mme Bertolo a déclaré qu'il était important d'enseigner les ficelles du métier à la nouvelle génération de professionnels du tourisme, une des principales raisons pour lesquelles elle a repris son activité après une pause de deux ans et demi dans ce qu'elle appelle une retraite anticipée chez Sunquest.
Voulant se retrouver un peu, après une vie aussi intense dans l'industrie du voyage, elle a apprécié son séjour passé à la maison. Toutefois, lorsque Vacances Air Canada lui a fait signe, après le lancement d'Air Canada Rouge, elle a répondu à l'appel et a occupé pendant les cinq dernières années son poste actuel de vice-présidente du développement de produits.
«Je travaille pour une grande entreprise qui soutient l'égalité des sexes et qui n'a pas peur de promouvoir des femmes qualifiées à des postes de direction. Il n'y a pas de plafond de verre chez Vacances Air Canada. En tant que femmes dirigeantes au sein de notre organisation, nous sommes fières d'être des modèles pour d'autres femmes désireuses d'avancer dans leur carrière.»
«Je pense que ce qui est formidable dans notre entreprise et les personnes qui sont ici depuis de très nombreuses années, c'est que nous avons tout d'abord la responsabilité et l'obligation d'enseigner à la nouvelle génération tout ce que nous savons. Cela ne veut pas dire que nous devons faire les choses de la même façon, mais nous pouvons leur offrir tellement de choses et c'est l'une des raisons pour lesquelles je suis revenue. Je suis maintenant rendue à ma cinquième année et j'adore chaque minute, comme si c'était mon premier jour.»
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