Ceci est le troisième texte d'une série de cinq histoires qui visent à mettre en vedette la carrière des pionniers de l'industrie du voyage qui seront honorés au Temple de la renommée du tourisme canadien lors de la remise des prix Readers' Choice Awards de TravelPulse Canada le 16 mai prochain.
L'histoire d'aujourd'hui porte sur Vanessa Lee, qui a occupé plusieurs postes importants au sein de l'industrie du voyage et des croisières au Canada, notamment en tant que cofondatrice et directrice générale d'Encore Cruises.
Elle est actuellement présidente de Cruise Strategies Ltd. et éditrice de son propre magazine, Cruise & Travel Lifestyles. Elle est aussi éditrice d'un certain nombre d'autres magazines publiés au Canada et aux États-Unis.
TravelPulse Canada diffusera en direct l'événement à partir de la brasserie Steam Whistle de Toronto sur sa page Facebook le 16 mai prochain. Nous alimenterons également nos plateformes sociales en temps réel ce soir-là ; surveillez donc nos pages Twitter (@TravelPulseCA) et Instagram (@TravelPulseCA).
«Vanessa Lee est une figure légendaire du tourisme au Canada, a déclaré John Kirk, rédacteur en chef de TravelPulse Canada. Elle mérite immensément cet honneur, et c'est un plaisir de lui souhaiter la bienvenue au Temple de la renommée du tourisme canadien.»
Nous avons récemment discuté avec Mme Lee à propos de la valeur des agents de voyages, du fait qu'elle œuvre dans une entreprise à prédominance masculine, ainsi que d'un célèbre incident au Mexique impliquant des lancers de couteaux et des sous-vêtements.
Qui a été votre plus grand mentor et qu'a-t-il fait pour vous aider dans votre carrière?
Au fil des ans, je dirais que David Sparkes a été un énorme ami / mentor / collègue. Je l'ai rencontré en 1981 lorsque j'ai commencé à travailler chez Paramount Holidays. David me faisait toujours réfléchir et me demander : «Ai-je pris la bonne décision?» Et, plus tard, chez Encore Cruises, lorsque j'avais de la difficulté à prendre certaines décisions, il me permettait de voir plus clair dans les situations. C'est un homme très réfléchi et calme, qui possède de nombreuses années d'expérience et un sens aigu des affaires. Nous sommes toujours de très bons amis. Les autres mentors dignes de ce nom seraient Marilyn Barker Paulson, John Eckert, et, bien sûr, Daryl McWilliams.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu?
On m'a toujours appris à être respectueuse, digne de confiance et loyale, et que les personnes que vous rencontrez en montant dans l'échelle sont souvent les mêmes que celles que vous rencontrerez en descendant. En gros : soyez toujours gentils avec les gens que vous rencontrez. C'est juste un conseil de vie qui me vient probablement de mes parents. L'autre chose que j'ai apprise, dans l'industrie du voyage, c'est que les personnes qui traversent une période difficile peuvent souvent avoir besoin d'aide; elles ont besoin de sympathie, d'assistance et d'encouragement. Dans le domaine du voyage, les gens sont constamment en contact; ils essaient de trouver du travail ou traversent une mauvaise phase. C'est à nous tous, qui avons réussi dans ce secteur et qui avons réussi à rester en contact, d'aider les gens de toutes les manières possibles.
Comment le rôle des agents de voyages a-t-il évolué au fil des ans?
Depuis le premier jour, je suis une ardente défenderesse des agents, que je préfère appeler des conseillers en voyages ou des professionnels du voyage. Je pense que les conseillers en voyages qui réussissent sont ceux qui peaufinent vraiment leurs connaissances. Ils se rendent compte que pour survivre, réussir et être rentables, ils doivent avoir des connaissances approfondies. La croisière étant de plus en plus populaire, j'ai souvent recommandé des conseillers qui ont déclaré: «Je serai un expert en croisières» ou encore un expert en hôtels tout inclus ou en complexes Sandals. Il s'agit de savoir se rendre digne et précieux. Sachez de quoi vous parlez et peaufinez vos connaissances. Je crois que si vous avez une passion pour un certain aspect de l'industrie, vous devez la suivre. Vous ne pouvez pas être tout pour tout le monde. L'autre chose qui est importante, je pense, c'est que si vous avez des connaissances dans un domaine, vous pouvez les facturer. Pourquoi ne le feriez-vous pas? Les gens me demandent souvent de faire des choses et j'en fais un peu, bien sûr, mais je leur dis: «Si vous voulez vraiment mon cerveau et mes connaissances, vous devez me payer.» Il n'y a rien de mal à cela.
Quels sont les principaux obstacles que vous avez rencontrés au cours de votre carrière?
Celui d'être une femme dans une société dominée par des hommes. (Rires). Dans les années 70 et 80, c'était très difficile. Je suis dotée d'un bon sens de l'humour et d'une bonne capacité d'autodérision, et j'ai eu besoin de les utiliser plusieurs fois. Souvent, j'étais la seule femme dans une réunion d'affaires avec beaucoup d'hommes. Cela peut être difficile pour une femme dirigeante, et je ne connais pas une seule femme qui n'ait pas eu à composer avec des choses telles que des commentaires à connotation sexuelle. Cela est très courant, en particulier dans cette industrie. Vous devez juste apprendre à vivre avec. J'ai appris à créer mon propre ego et à m'en servir. Cela peut être difficile pour les femmes, alors j'ai toujours trouvé important de les rassembler entre elles et de leur donner des opportunités, parfois peut-être au détriment des hommes, je ne sais pas. Mais vous devez avoir un certain sens de l'humour. Vous ne pouvez pas brûler votre propre soutien-gorge et par la suite être offensée. Vous devez seulement prendre sur vous et faire votre travail. Même si vous devez gagner le respect des gens à contrecoeur, vous l'avez quand même gagné, et, éventuellement, ce respect acquis à contrecœur se transforme en admiration.
Quelle est l'importance pour une femme d'affaires de préparer la relève?
C'est extrêmement important, mais parfois extrêmement difficile. J'ai essayé, à quelques reprises au cours des années, de préparer mon successeur et cela n'a pas toujours fonctionné. Mais préparer la relève? J'adore cela. J'ai toujours demandé aux employés s'ils voulaient mon travail. S'ils ne l'avaient pas voulu, j'aurais été inquiète. «Pourquoi ne voudriez-vous pas mon travail?» Même si vous savez que quelqu'un ne veut pas de ce poste plus important, vous pouvez toujours essayer de le préparer de manière à être le meilleur possible dans le rôle qu'il a choisi. Après cela, vous avez une entreprise avec un leadership à tous les niveaux et c'est extrêmement satisfaisant. J'aime regarder les gens réussir et aussi les guider dans leur succès, ce que je continue à faire encore jusqu'à ce jour.
Quels sont les points forts de votre carrière dans le domaine des croisières?
J'ai eu la chance d'effectuer ma première croisière en 1981 chez Paramount. Cunard avait le QE2, nous avons vendu Chandris, le précurseur de Celebrity, et trois navires de la Royal Caribbean - Song of Norway, Sun Viking et Nordic Prince. Au fil des ans, chez Paramount, nous avons vraiment peaufiné notre offre de croisières. Ainsi, lorsque Daryl et moi avons démarré Encore Cruises avec le groupe ITH en 1991, nous savions à quel point la croisière pouvait être couronnée de succès et quelle serait la croissance à venir. Depuis, je me suis concentrée uniquement sur les croisières et les croisières de luxe et cela a certainement porté ses fruits. Encore était et est encore une entreprise exceptionnelle, même si je me souviens que des gens nous avaient dit, au début des années 90, qu'il n'y avait pas assez de demande pour soutenir un tour-opérateur uniquement spécialisé en croisières. L'industrie de la croisière est passionnante, dynamique et novatrice et offre une expérience de vacances remarquable. J'embrasse ma carrière à tous les jours et je veux continuer dans ce domaine pour le reste de ma vie. C'est une très belle industrie et je dis toujours que je mourrai probablement sur un bateau de croisière.
Votre famille a-t-elle joué un rôle important dans votre réussite?
À part le fait que mes parents m'ont inculqué des valeurs de transparence, d'honnêteté et de respect, pas tellement. J'ai quitté l'Angleterre (Sussex) à 19 ans pour venir vivre au Canada. Je voulais passer quelques mois loin de chez moi et ma mère a dit: «Que vas-tu faire de ta vie?» J'ai dit: «Je pense que je vais aller au Canada pendant quelques mois.» Mon père était un joueur de hockey canadien; j'ai donc obtenu mon statut d'immigrante quelques mois après mon arrivée. Je suis arrivée en hiver, alors je me suis dit: «Eh bien, je ne vais certainement pas y retourner quand l'été arrive. Je pourrais aussi bien rester un peu plus longtemps.» J'ai trouvé un emploi au YMCA sur College Street, en tant que commis / dactylographe en administration. J'ai rencontré mon premier mari, John Peckham. À l'époque, il dirigeait Insight au Canada et a eu une longue et fructueuse carrière dans le domaine du voyage. Le rencontrer m'a amenée à voyager, en décembre 1976.
Avec le recul, y a-t-il quelque chose que vous feriez différemment? Avez-vous des regrets?
(Pause). Je ne suis pas le genre de fille à avoir des regrets. Je suis plus du genre à me dire: «Comment ai-je fait pour tout gâcher?» (Rires). J'ai eu une carrière extrêmement longue et enrichissante dans le domaine du voyage et des croisières et j'aime encore ce que je fais. Avoir des regrets est une perte de temps. Il suffit de déterminer comment aller de l'avant, d'essayer de faire les choses mieux et différemment et de se rendre jusqu'à la ligne d'arrivée.
Si vous ne deviez conserver qu'un seul souvenir de votre carrière, de préférence quelque chose de comique, quel serait-il?
Beaucoup de gens ont entendu cette histoire, mais pas sous sa vraie version. Nous étions à une conférence de voyage Sears à Cancun au milieu des années 90. J'étais chez Encore Cruises et nous avons toujours organisé la soirée de lancement de Sears. Celle-ci avait eu lieu chez Carlos et Charlie. Je me suis soudainement retrouvée attachée à un poteau (fous rires) avec un capuchon sur la tête et quelqu'un qui me «lançait» des couteaux. En fait, je pense qu'ils faisaient semblant de me lancer des couteaux; je ne sais pas. Mais le problème était que je ne portais pas beaucoup de sous-vêtements et que ma jupe avait déchiré. Je n'ai jamais serré les genoux aussi forts de toute ma vie!
Un souvenir plus élégant est le fait d'avoir été invitée à baptiser l'Avalon Vista. C'était vraiment le couronnement de ma carrière: être la marraine d'un navire et le baptiser. J'ai été l'une des premières Canadiennes à le faire en 2012 et je suis encore reconnaissante de cet honneur. Et, bien sûr, le fait d'avoir dirigé Encore Cruises pendant 15 ans et d'avoir créé, avec mes collègues, une entreprise merveilleuse et très spéciale qui obtient du succès.
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