La semaine dernière, la section locale 2002 d’Unifor a appris que Swissport avait perdu son contrat après que l'aéroport de Montréal (YUL) a lancé une demande de propositions (DP) pour des manutentionnaires au sol, mais laissé la décision entre les mains d’un groupe de compagnies aériennes opérant à partir de l’aéroport.

Les compagnies aériennes ont choisi trois compagnies : une compagnie non syndiquée du Québec appelée Trans-Sol Aviation Service, et deux compagnies de services d’escale, Menzies Aviation et l’entreprise française Samsic Airport. Ces trois compagnies n’ont jamais travaillé à l’aéroport de Montréal.

Les manutentionnaires au sol s’occupent des services aux passagers, à savoir le service à la clientèle, l’enregistrement, le travail aux portes d’embarquement et l’accueil des avions à l’arrivée. Ils sont également responsables du chargement et du déchargement des bagages, du fret et des marchandises vers l’avion et de la livraison des bagages des passagers entre l'avion et des points de collecte et de dépôt désignés.

Au cours des 11 dernières années, les manutentionnaires au sol d’Unifor ont subi une série de transferts de contrats, de rachats et de changements d’emploi, travaillant pour Handlex, Servisair et Swissport.

Unifor a exercé des pressions sur le gouvernement fédéral dans le cadre de sa campagne « Mettons fin au transfert de contrats dans les aéroports du Canada ».

Unifor craint que le transfert de contrats qui a entraîné la perte du contrat de Swissport avec l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau laisse jusqu’à 150 membres d’Unifor sans emploi d’ici la fin de juin.

« C’est un excellent exemple de ce qui ne va pas dans les aéroports du Canada. Le transfert de contrats mène au chaos que nous observons dans les aéroports du pays, a déclaré la présidente nationale d’Unifor, Lana Payne. Chaque fois qu’un contrat de service aéroportuaire est transféré, les travailleuses et travailleurs sont obligés de présenter une demande d’emploi auprès de la nouvelle entreprise, ce qui entraîne souvent des réductions de salaire importantes et une réduction des avantages sociaux. Cela a une incidence sur la santé mentale des travailleurs et enlève leur sécurité d’emploi. De nombreux travailleurs confrontés à l’insécurité de l’emploi sont forcés de trouver un autre emploi. Les aéroports n’ont pas à chercher plus loin pour comprendre pourquoi ils ont des problèmes de main-d’œuvre. »

Le transfert de contrats consiste à sous-traiter des services et à changer de fournisseur de services tous les deux ou trois ans. Cette pratique permet de réduire indûment le nombre d'employés, de restreindre et de faire stagner les salaires et de limiter les droits des employés afin que la société contractante puisse économiser des coûts et augmenter ses bénéfices.

« Le gouvernement fédéral joue à l’autruche et doit accélérer l’élaboration d’un plan pour s’attaquer aux problèmes sous-jacents qui créent de l’instabilité dans l’industrie de l’aviation, a déclaré Leslie Dias, directrice du secteur du transport aérien d’Unifor. Cette instabilité crée des emplois précaires pour les travailleurs et des expériences de voyage désagréables pour les Canadiens et les passagers internationaux. La réglementation actuelle au Canada permet le transfert de contrats parce que nous avons un environnement de transport aérien déréglementé qui ne fonctionne pas, et ce n’est qu’un exemple de plus. »