TravelPulse Canada s'est entretenu avec Joseph Adamo, président de Transat Distribution Canada, au sujet de multiples sujets chauds en lien avec l'impact de la COVID-19 sur l'industrie du voyage, notamment sur les fameux crédits voyage / remboursements émis par les tour-opérateurs et compagnies aériennes depuis le début de la crise.
Alors qu'auparavant, les voyagistes effectuaient des remboursements sans problème, la situation est devenue plus problématique avec la crise de la COVID-19 et des nombreuses restrictions de voyage imposées par les différents pays. Un très grand nombre de voyageurs réclament des remboursements de la part des compagnies, ce qui met une pression financière énorme sur celles-ci. Tandis que les consommateurs veulent des remboursements, les voyagistes et les agents, eux, optent pour les crédits voyage.
En gros, le chef de Transat Distribution Canada affirme que l'offre des crédits voyage de la compagnie pour les vols annulés est «juste et raisonnable», et qu'ils contestent «vigoureusement» les rétrofacturations (appelées "chargebacks" en anglais).
La rétrofacturation est un recours permettant à un consommateur de demander à la compagnie émettrice de la carte de crédit qu'il a utilisée pour payer un achat à distance de créditer son compte.
S'adressant au rédacteur en chef de TravelPulse Canada, John Kirk, lors d'un "chat" en direct sur la page Facebook de TravelPulse Canada, Joseph Adamo a déclaré que la «force majeure» se retrouvait dans tous les types de contrats, pas seulement dans l'industrie du voyage.
«Notre affirmation est que… compte tenu de ce qui s'est passé, cela constitue un cas de force majeure, par lequel les conditions standard de la transaction sont annulées. Nous avons opté pour un futur bon ou un crédit de 24 mois au lieu d'un remboursement complet, étant donné la nature sans précédent de ce qui s'est passé et les conséquences catastrophiques découlant du fait de devoir rembourser tout le monde», a-t-il expliqué.
«À notre avis, un crédit de 24 mois au lieu d'un remboursement est juste, raisonnable et justifié, compte tenu des circonstances exceptionnelles. Et nous sommes confortés dans notre position par le fait que nulle autre que la Commission canadienne des transports soit d'accord avec nous. C'est pourquoi nous avons fait ce que nous avons fait et c'est pourquoi nous tenons le coup. Oui, c'est pour le bien de Transat, mais c'est aussi pour le bien de l'industrie dans son ensemble.»
«Nous avons l'intention de contester vigoureusement ces rétrofacturations, a ajouté Joseph Adamo. Notre fardeau est de démontrer que nous avons donné des biens ou des services ou des futurs crédits voyage. Dans la mesure où nous réussirons à contester ces rétrofacturations, nous aiderons à protéger nos partenaires commerciaux, car si nous avons de l'argent en banque, les commissions resteront là où elles sont, auprès de nos partenaires commerciaux.»
Joseph Adamo a déclaré que Transat faisait du lobbying auprès des institutions financières, des compagnies émettrices de cartes de crédit, des banques et de plusieurs paliers de gouvernement «afin de les amener à soutenir notre industrie pour éviter ces débits compensatoires, ce qui, à notre avis, n'est pas justifié étant donné les circonstances exceptionnelles. Les précédents sont nombreux dans d'autres juridictions. Nous avons parlé des compétences de la Commission canadienne des transports en Europe qui s'alignent de plus en plus sur ce point de vue, car il s'agit d'un véritable défi mondial».
Les commissions des agents seront honorées
M. Adamo a également dit avoir de bonnes nouvelles pour les agents de voyage, expliquant que Transat honorerait ses commissions. «La plupart de nos commissions sont à jour», a-t-il déclaré.
Les récents changements et annulations de vols ont compliqué certains dossiers, mais le président de TDC a déclaré que même si la date de voyage d'un client était retardée, Transat paierait les commissions au plus tard à la date initiale prévue du voyage.
«Tout cela est en cours d'élaboration et nous ne nous attendons pas à aucun retard injustifié.»
Malgré la crise, Joseph Adamo demeure optimiste quant à l'avenir de l'industrie.
«Malgré tout ce qui s'est passé, Transat se tient derrière vous, à vos côtés, a-t-il dit. Main dans la main, nous passerons à travers cela [cette crise]. Nous ne laisserons jamais tomber la communauté d'agents de voyage.»
Continuez à nous suivre cette semaine pour voir/lire d'autres entrevues au sujet de la polémique des crédits voyage ainsi que sur d'autres sujets chauds en lien avec la COVID-19 et ses répercussions sur l'industrie du voyage.
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