Il y a eu beaucoup de reportages négatifs récemment concernant le rappel des commissions des agents de voyages dans les médias.
Judith Coates, agente de voyages et cofondatrice de l'ACITA (Association canadienne des conseillers en voyages indépendants), affirme que ces articles dépeignent les agents comme «des plaignants qui ne veulent pas que leurs clients reçoivent des remboursements», ce qui ne saurait être plus faux, dit-elle.
Mécontents, les agents de voyages unissent leurs voix afin de réclamer un changement de la part de l'industrie dans les modèles de commission.
«Toute cette pandémie a mis à rude épreuve les Canadiens, mais encore plus ceux d'entre nous qui œuvrent dans l'industrie du voyage», déclare Lindsay Schile, directrice et coordonnatrice des groupes de CM Travel.
«Je suis entièrement d'accord pour dire que les voyageurs qui ont vu leur voyage annulé devraient recevoir un remboursement, mais cela ne doit absolument pas se faire à nos frais», dit-elle.
Brenda Slater, agente de voyages et cofondatrice de l'ACITA, abonde dans le même sens.
«Nous savons tous à ce stade que les agents et les agences ont fait leur travail deux fois plutôt qu'une au cours des derniers mois», affirme Mme Slater.
«Nous avons aidé les clients à prendre leur décision de voyage, leur avons expliqué les options disponibles, vendu le voyage et ensuite géré les détails. Nous avons fait notre travail, et pourtant, nous sommes la seule industrie qui se voit dire, six mois plus tard : "nous voulons l'argent que vous avez déjà gagné nous soit retourné, sinon nous ne rembourserons pas vos clients".»
L'union fait la force
Les agents ont réalisé que l'union fait la force. Des agents de voyages anglophones en Ontario se sont regroupés pour créer un nouveau groupe privé sur Facebook afin de réclamer un changement dans les modèles de commission. Aux dernières nouvelles, le groupe avait recueilli 1800 membres en l'espace de seulement deux semaines.
Les conversations du groupe comprennent des instructions étapes par étapes sur comment contacter les députés locaux, entre autres, dont plusieurs ont déclaré ne pas connaitre le modèle de fonctionnement des commissions des agents de voyages.
C'est précisément ce modèle que les agents de voyages appellent les députés et l'industrie à revoir.
«Si le gouvernement est disposé à renflouer les compagnies aériennes, celles-ci ne devraient pas être en mesure de faire volte-face et de rappeler nos commissions», dénonce Mme Schile.
«Le gouvernement doit calculer cela comme des imprévus.»
Elle explique que le gouvernement doit tenir compte des commissions des agents de voyages dans ses calculs et que ceux-ci ont besoin d'un plan d'aide spécifique à eux dans la chaîne de vente de voyages aux consommateurs.
«La renégociation des contrats avec les fournisseurs est une nécessité pour tous les agents de voyages et propriétaires d'agence», estime Brenda Slater.
«Pour le moment, la seule chose que nous pouvons faire est de mettre de la pression sur notre gouvernement afin qu'il ajoute une condition aux renflouements, obligeant les compagnies aériennes à protéger nos commissions. Il est préoccupant de voir que si ce premier plan de sauvetage est approuvé sans protéger les commissions, le reste des compagnies aériennes et des voyagistes suivront le mouvement, dévastant davantage notre industrie et forçant encore plus de fermetures d'agences.»
Rappelons qu'environ 1500 agents de voyages canadiens n'ont pas renouvelé leur permis depuis le début de la pandémie, selon l'ACTA.
Au Québec, selon les chiffres de l'AAVQ, une centaine d'agences de voyages ont fermé leurs portes depuis le début de la pandémie, en plus d'une centaine de points de vente.
L'ACTA milite déjà en faveur de la protection de la commission des agents de voyages dans le cadre de ses efforts de plaidoyer auprès des gouvernements.
Mme Slater presse maintenant les agents de voyages du Canada à contacter l'ACITA sur Facebook ou encore sur son site web (www.ACITA.ca) afin de joindre leurs voix au mouvement.
Lindsay Schile dit qu'elle espère qu'avec tous ces efforts, la «façon dont notre industrie fonctionne changera».
«Les agences de voyages représentent entre 40 et 60 % des réservations des voyagistes. Je doute fort que si un agent de centre d'appels réservait un forfait pour un client et que ce forfait était ensuite annulé, le voyagiste récupérerait le salaire de son employé.»
«Nous sommes par extension des employés des compagnies aériennes et des voyagistes. Alors, pourquoi sommes-nous exclus et nous faisons-nous marcher sur les pieds?» demande-t-elle.
«J'endosse en tous points le mouvement entamé par l'ACITA, commente Jacques Nalis, ancien propriétaire de l'agence Voyage Sillery, à Saint-Nicolas, et maintenant conseiller extérieur spécialisé en croisières. Ce serait un manque total de respect de ne pas y adhérer», dit-il.
Et vous, qu'en pensez-vous?
N'hésitez pas à nous envoyer vos commentaires à canada@travelpulse.com pour participer à de futurs articles sur le même sujet.
(D'après un article de Marsha Mowers)
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