par Alexandra Roy
Dernière mise à jour: 2:52 PM ET, Sun February 10, 2019
Native du Québec, Véronique Rivest est l'une des sommelières les plus connues du monde entier. Travaillant pour Air Canada, elle pourrait facilement être snob et lever le nez en l'air tout en nous entretenant de saveurs de pétales de rose sud-africaines cultivées du côté ouest de la montagne de la Table ou encore d'un superbe terroir en Bourgogne, mais à la place, elle est plutôt terre à terre.
Respirant la fraîcheur et le dynamisme, elle connaît presque tous les termes vinicoles sophistiqués à la mode qui peuvent rendre fou le commun des mortels, mais elle ne semble pas les aimer beaucoup.
«Parfois, je m'écoute parler à d'autres professionnels du vin et je me dis : "mais qu'est-ce que t'es en train de dire là? Est-ce qu'il y a quelqu'un qui comprend ce que je dis"», a-t-elle déclaré lors d'un évènement Vin et nourriture organisé par Air Canada qui s'est tenu à Gatineau, au Soif Bar à Vin, la semaine dernière.
«Je déteste le fait qu'en réalité, nous éloignons les gens avec ce genre de commentaires. Lorsque je vois le regard perdu qu'affichent certaines personnes lorsque l'on emploie ces termes, je me dis que c'est la pire chose qui puisse se produire, car après tout, ce n'est pas une science exacte, ce qui veut dire que personne n'a raison ou tort.»
Même si nos papilles gustatives changent lorsque nous nous trouvons à 30 000 pieds dans les airs, Véronique Rivest croit plutôt que la manière dont nous goûtons et apprécions le vin dépend de l'endroit et des personnes avec qui nous nous trouvons.
«Vous pouvez boire un Château Cheval Blanc 1947 ou l'un des vins les plus classiques du monde, mais si vous êtes avec quelqu'un que vous n'aimez pas, vous n'allez pas le trouver aussi bon», a-t-elle déclaré.
«À l'inverse, vous pouvez boire une bouteille de vin à 25 $ avec quelqu'un que vous aimez et dans les bonnes circonstances, et il goûtera le ciel.»
Mme Rivest a expliqué que les vins qu'elle choisit pour la classe Affaires d'Air Canada sur les vols nationaux et internationaux (ceux-ci sont changés environ tous les trois mois) sont tous des vins équilibrés qui ont un certain «sens de l'endroit».
«Pour moi, la qualité numéro un d'un vin est l'harmonie. Si un vin est harmonieux, il est plus facile de le boire et de l'accorder aux aliments que l'on mange. Si les tanins restent collés, si l'acidité persiste ou encore si le sucre reste collé, cela crée un effet moins équilibré et moins susceptible d'être couplé à une vaste gamme d'aliments.»
Les repas servis dans la classe Signature d'Air Canada ainsi que dans les suites Signature de la ligne aérienne (il y en a une à Toronto et une autre à Vancouver) ont été créés par le célèbre chef canadien David Hawksworth. Pour Véronique Rivest, c'est très important de goûter aux plats avant afin d'être en mesure de proposer des vins qui s'accordent parfaitement aux mets servis, a-t-elle expliqué.
Andrew McFarlane, responsable de la conception des produits pour les aéroports d'Air Canada, a déclaré à TravelPulse Canada qu'avoir un programme de vins de qualité fait partie des objectifs de la ligne aérienne qui désire se classer parmi les 10 plus grandes compagnies aériennes du monde.
Skytrax a octroyé à Air Canada le meilleur classement en Amérique du Nord au cours de sept des neuf dernières années, mais selon M. McFarlane, la compagnie aérienne s'est classée au 30e rang mondial l'an dernier, ce qui représente quand même un exploit, considérant le fait qu'il y a seulement 200 compagnies aériennes dans le monde. Toutefois, Air Canada vise plus haut, a dit M. McFarlane.
Le lancement de la suite Signature d'Air Canada l'année dernière et le service Signature de la ligne aérienne ont représenté «des signaux forts indiquant que nous progressons vers cet objectif de figurer parmi les 10 premiers», a-t-il déclaré.
«Ce fut une amélioration considérable pour nous. Nous avons également amélioré nos salons d'aéroport, nos couloirs de sécurité et nos allées d'enregistrement et procédé à d'autres améliorations. Nous avons investi massivement dans nos 787 et maintenant nous le faisons dans nos 737», a-t-il dit.
«Nos options de divertissement à bord ainsi que notre connexion Wi-Fi ont représenté des améliorations majeures. Notre but ultime est que les utilisateurs aient leur propre compte personnel Spotify ou Netflix, afin qu'ils puissent se connecter dans l'avion et regarder les vidéos qu'ils souhaitent.»
Questionné au sujet des aspects à améliorer, M. McFarlane a déclaré que la compagnie aérienne souhaitait se concentrer davantage sur les passagers voyageant en classe Économique.
«Nous nous sommes énormément concentrés sur les clients et les entreprises à forte valeur ajoutée, mais la classe Économique est un domaine dans lequel nous pourrions certainement apporter certains changements. Cela vaut également pour Air Canada Rouge», a-t-il souligné.
L'évènement de jeudi dernier a permis aux invités de goûter à de merveilleux accords mets et vins. Des endives grillées au beurre de porcini, aux pommes et au fromage bleu, accordées avec un merveilleux Hidden Bench Fumé Blanc Rosomel Vineyard Beamsville 2016 de l'Ontario, et un ragoût aux champignons servi avec des gésiers de canard, du bacon, de la mousse de foie de poulet, du sorgho et des groseilles, accompagné d'un Conca de Barbara El Mentider 2016 d'Espagne, un vin rouge succulent mais pas trop puissant, ont figuré parmi les meilleurs accords présentés.
D'après un texte original de Jim Byers.
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